La rédemption d'Alain Minc

Sur ce blog, j'essaye d'éviter la polémique. Mais là, je ne peux pas m'en empêcher ! Il faut lire l'excellente "lettre ouverte à mes amis de la classe dirigeante" qu'Alain Minc publie aujourd'hui dans le Figaro.

"je suis aujourd'hui inquiet pour vous car je ne comprends ni vos réactions, ni vos raisonnements, ni - pardonnez-moi le mot - votre autisme".

Et de conseiller aux dirigeants d'être moins gourmands en matière de rémunération. On ne peut bien sûr qu'approuver cette position ! Mais elle ne manque pas de saveur lorsque l'on se rappelle qu'elle est prise par le même Alain Minc qui faisait partie du comité de rémunération de Vinci au moment où son PDG, Antoine Zacharias était le patron le mieux payé de France. C'était en 2006. Outre ses jetons de présence, Alain Minc percevait alors 160.000 euros d'honoraires pour des prestations de conseil et a été l'un des rares administrateurs à soutenir "Zach" lorsque le conseil de Vinci a finalement décidé de le congédier.

Malgré les nombreuses critiques qui s'étaient élevées à l'époque sur l'attribution d'un montant exceptionnellement élevé de stock options (qui, d'après son successeur, a permis à M. Zacharias de se constituer une fortune de 250 millions d'euros), Alain Minc avait persisté et signé dans le Monde du 2 février 2007 :

" j'assume totalement les stock-options que j'ai contribué à lui donner. Vu la façon dont il a développé Vinci, il n'est pas anormal qu'il se fasse en cinq ans le patrimoine qu'un patron se fait habituellement en vingt ans"

La prise de conscience d'Alain Minc est remarquable. Mieux vaut tard que jamais !

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